Rapport de la mission du 18 octobre 2020

Il s’est tenu à Kasibu, chef lieu de la collectivité Mboli, dans le territoire de Rungu, une importante réunion pour les préparatifs de l’Assemblée générale entre les éleveurs Hema, le territoire de Rungu, ainsi que toute la population représentée par leurs chefs de collectivités, chefferies, groupements et la société civile. CERPRECCO, qui préparait une mission auprès de ce peuple, a été explicitement invité.

En marge de l’agenda de ce jour, CERPRECCO devait surtout mettre cette population au courant des résultats de l’enquête jadis menée dans lesdites collectivités sur les difficultés de cohabitation. Prenant la parole, Mr Jules ATUBA, qui a conduit la mission de CERPRECCO, a brossé les grandes lignes dudit rapport. A savoir le manque d’information au niveau de la population quant à l’arrivée du peuple éleveur Hema dans ces collectivités ; tout a été arrangé par les chefs sans impliquer la population. La position des chefs qui ne voulaient pas entendre avec intérêt les doléances de la population par rapport aux bêtes qui détruisaient leurs cultures. La population, de son côté, avait perdu confiance et cherchait à se faire justice en attaquant les bêtes de Hema. Tous ces faits ont rendu difficile leur cohabitation. Après, les différents représentants se sont exprimés sur les abus causés par les éleveurs, depuis leur implantation dans ces collectivisations. Le peuple Hema a fait état des attaques dont elle est victime et s’étonne que la population s’apprennent à lui, alors qu’il détient tous les documents justifiants son installation sur ce territoire. Il a même promis à CERPRECCO de prendre connaissance avec lesdits documents.

CERPRECCO les a exhortés à privilégier la paix et il est prêt à les accompagner pour une bonne cohabitation. D’ailleurs, il est en dialogue avec les autorités provinciales pour trouver des solutions durables. Prenant la parole, Mr Jonathan SENGI, membre de CERPRECCO, a remercié tous les chefs pour leur collaboration et leur a annoncé un retour après la rencontre avec les autorités politique de la province. La rencontre s’est clôturée par une prise de photo.

Commencée à 8h, la rencontre a pris fin à 16h, accompagnée de prise de photos.

Fait à Isiro le 1 novembre 2020
Mr Jonathan SENGI
Secrétaire

Enquête sur les Hema dans le territoire de Rungu (RDC)

La présence massive des pastoralistes HEMA à la recherche de pâturage dans le territoire de RUNGU porte en elle les germes de conflit violent si l’on n’y prend pas garde immédiatement. Comme on peut le constater depuis un certain temps on assiste à un flux considérable des éleveurs HEMA accompagnés de leurs cheptels en provenance de l’Ituri en quête du vert pâturage afin pour bêtes. Il sied de signaler que les HEMA n’ont comme activités principales que l’élevage, et que leur prospérité dépend principalement de vert pâturage et à une hydrographie abondante. Raison pour laquelle ils ont, grâce au pâturage que regorge certaines chefferies du Territoire de RUNGU (AZANGA, MAYOGO-MAGBAIE, MAYOGO- MABOZO et MBOLI), décidé de s’y installer.

Cependant, la cohabitation de ces deux peuples ayant des origines et cultures différentes fait déjà l’objet des tensions pouvant déboucher à des conflits violents si l’on ne met pas sur pied des mécanismes susceptibles d’étouffer ce conflit qui couve encore.

Convient t-il de préciser qu’aucune réponse institutionnelle ne semble jusqu’alors faire face à cette situation. Le Gouvernement de la RDC, les institutions spécialisées dont les Organismes non gouvernementaux ainsi que d’autres acteurs non étatiques n’ont pas encore réussi à détecter le danger que rêve cette cohabitation entre les deux peuples et par conséquent, il n’existe non plus des études documentées sur ce phénomène.

C’est dans ce cadre que le Centre de recherche pour la Prévention et Résolution de Conflits communautaires, CERPRECCO en sigle, a organisé cette recherche en vue d’une part faire l’état des lieux de la cohabitation entre les éleveurs HEMA et la population locale dont principalement les YOGO et les NGBETU, et d’identifier les facteurs pouvant déboucher à un conflit ethno-tribal entre les HEMA (éleveurs) et autochtones ( Cultivateurs) et d’autre part, de proposer des voies et moyens pouvant permettre de mener des actions ciblées et concrètes pour faire face aux différents défis de cette cohabitation […]

La Reconnaissance. Réparer les blessures

Par frère Augustin Wiliwoli Sibiloni, op
Chez Domunipress
ISBN : 978-2-36648-099–3

« La reconnaissance s’affirme comme ce maillon fondamental qui relie les individus entre eux .»

Augustin Wiliwoli s’attache ici à lire les théories de la reconnaissance de plusieurs philosophes contemporains, de J.-M. Ferry à A. Honneth, en passant par P. Ricoeur et M. Hénaff, qui ont pensé la reconnaissance comme reconstruction sociale, redistribution des biens socio-économiques ou échanges symboliques de dons. Inscrite dans l’affirmation identitaire des individus et des communautés, la reconnaissance s’affirme comme ce maillon fondamental qui relie les individus entre eux. Porteuse de réconciliation après des traumatismes collectifs (guerres, tortures, crimes contre l’humanité), mais aussi dans la réparation de conflits sociaux, la notion de reconnaissance rejoint aujourd’hui celle de la justice sociale.


Augustin Wiliwoli Sibiloni o.p (né en 1977) est dominicain de RDC. Il est professeur de philosophie à Domuni Universitas et il est le doyen de la Faculté de Philosophie.

Pré-enquête

Pré-enquête - février 2019 - en-tête

Du 02 au 04 février 2019, un de nos membres Mr Jean-Lucien WILIWOLI , accompagné du chef d’administration du territoire de Rungu Mr Jules MAGBAY , ont fait une descente dans la chefferie MAYOGO MAGBAÏ, province du Haut-Uele, pour se rendre compte de la situation du conflit letnet qui prévaut dans ce territoire entre les YOGO (peuple agriculteur) et les HAMA (peuple éleveur), venus de la province voisine, Ituri. A l’issue de cette pré enquête, il a été constaté ce qui suit :

  • Il y aurait une mauvaise procédure d’octroi des espaces sans implications des autochtones, le peuple YGO.
  • Les autorités locales se seraient entendus en coulisses avec le peuple venu d’ailleurs, les HAMA, pour l’occupation actuelle.
  • La divagation des vaches dans tout les sens spolie l’eau et ces bêtes dévastent les champs d’alentours.
  • Il y a risque d’assister un jour à la violence dans ce territoire

L’équipe pourra y repartir pour les enquêtes fouillées au mois d’avril, échanger avec les chefs locaux et toute couche de la population, afin de préparer un rapport définitif  qui sera discuté à la plénière prévue au mois de mai prochain.

Fait à Isiro, le 15 février 2019
Augustin WILIWOLI
Président

La réconciliation après un conflit violent

La situation des Hema et des Lendu dans l’Ituri en RDC

WILIWOLI SIBILONI, Augustin, La réconciliation après un conflit violent, Paris, L’Harmatan, 2018, 210 pages.


Comment penser le traitement du conflit entre les Hema et les Lendu dans l’Ituri en RDC ? Conflit qui aurait déjà occasionné plus de 60 000 morts et au moins 50 000 déplacés, sans compter les blessés, et qui continue de causer des désolations jusqu’à ce jour. L’intervention armée ne saurait suffire à garantir la paix entre les protagonistes. Il convient de percevoir l’importance du dialogue reconstructif, du don cérémoniel mutuel et de l’acte contractuel dans un tel processus.

Augustin WILIWOLI SIBILONI est prêtre dominicain de la RDC et docteur en philosophie de l’université catholique de Louvain. Il possède aussi un graduat en théologie de l’université catholique du Congo. Actuellement doyen de la faculté de philosophie et coordonnateur du département Afrique à la Dominican International University (Domuni), il est également professeur à l’Institut supérieur de commerce (ISC) à Kisangani ainsi qu’à l’université de l’Uele (Uniuele) à Isiro en RDC.

Première réunion

Le centre a eu sa première réunion en mai 2018 pour discuter les règlements d’ordre intérieur et le lancement officiel du centre. Faisant suite à cette réunion, il est prévu une session de formation de l’équipe directrice en novembre 2018 pour afin de la préparer aux technique de l’enquête sur terrain et l’analyse de données devant permettre d’élaborer le bulletin du centre. Il sera discuté aussi les modalités de l’enquête et les types de données dont le centre aura besoin.

La reconnaissance mutuelle

Augustin Wiliwoli Sibiloni, op soutenait sa thèse de philosophie sur la « l’Impact de la reconnaissance mutuelle dans le processus de réconciliation » le lundi 12 mars 2018 à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve.

Soutenance publique

Le centre a la joie de vous annoncer la soutenance publique de la thèse du frère Augustin WILIWOLI SIBILONI, op, président du CERPRECCO. La soutenance aura lieu à l’Université Catholique de Louvain en Belgique le 12 mars 2018. Elle portera sur « l’impact de la reconnaissance mutuelle dans un processus de réconciliation ». Cas du conflit Hema et Lendu en RDC. La thèse a été rédigée en philosophie, mais contient aussi des notions qui intéressent les sciences sociales. L’auteur y montre comment la résolution de conflit devrait prendre en compte aussi la réconciliation en plus de la pacification. Le mécanisme que l’auteur propose est celui du « dialogue reconstructif, du don cérémoniel, mutuel et contractuel ».